Passer au contenu principal
Article de fond

Désireux de servir

Les nombreuses facettes du ministère d'Aleksandr Gerasimov

Joseph E. Miller 1 juin 2022

Aleksandr Gerasimov


→ DANS UN POSTE DE POLICE DE L’UKRAINE, Aleksandr Gerasimov traduit pendant des heures des Américains qui enseignent aux policiers l’importance des programmes de formation des aumôniers. Aleksandr les écoute, puis répète leur histoire. Tôt dans leur carrière, ces shérifs ignoraient comment gérer les cas difficiles, comme la mort d’enfants. Un aumônier aurait pu les aider à intégrer le chagrin qu’ils ressentent dans l’exercice de leurs fonctions. Aleks avait servi des détenus auparavant, mais il savait que leurs gardiens avaient également des besoins.

Aleks s’est souvent rendu dans son Ukraine natale au fil des années pour y servir d’interprète dans le cadre de tels programmes. Grâce à lui, des milliers de bibles audio Messenger ont été distribuées. Lors d’un voyage fait en 2019, il s’est soudain posé une question : Je sers Dieu à l’étranger, mais qu’en est‑il de ma ville? Ma famille vit à Atlanta, et mes enfants y ont grandi. Que puis‑je faire pour ceux qui maintiennent la paix là où je demeure?

De retour en Géorgie, Aleks a téléphoné au bureau du shérif. Il s’est porté bénévole comme aumônier et a vite découvert que le processus d’acceptation est long et exige vérification des antécédents de la part du FBI, formation rigoureuse et de nombreuses références morales. Au bureau du shérif du comté de Forsyth, le panel composé de six aumôniers a dû approuver sa demande, de même que le shérif. Aleks s’est demandé si son lieu de naissance et son accent étranger lui porteraient préjudice. Non, sept mois plus tard, il était assermenté.


Un aumônier aurait pu aider les policiers à intégrer le chagrin qu’ils ressentent dans l’exercice de leurs fonctions.

En raison de leur emploi très stressant, les policiers forment des groupes tricotés serrés. Aleks se demandait à la blague si le fait de n’être fan ni du football ni du baseball (sports typiquement américains) le défavoriserait. Il a cependant gagné la confiance et le respect des policiers, et au bout d’une année, ceux‑ci l’apprécient.

Un jour, il a reçu un message du répartiteur; Aleks devait se rendre sur les lieux d’un décès. Quand il y est arrivé, le policier lui a appris qu’un jeune de 15 ans venait de se suicider. La famille, des immigrants indiens, pleurait amèrement à l’intérieur. Aleks s’est approché du père, qui l’a étreint et n’a plus voulu le laisser aller. Aleks nomme un tel soutien « le service de la présence ». Par lui, Dieu a béni cette famille atterrée et le policier de service.

Aleks sert ses semblables dans la boulangerie familiale et en tant qu’aumônier.


Bien des gens ont demandé à Aleks comment il gère toutes ses activités. En plus de travailler à plein temps comme ingénieur, il est propriétaire d’une boulangerie et pasteur adjoint à son Église. Il reconnaît que c’est beaucoup, mais se dit prêt à renoncer à une activité si telle est la volonté de Dieu. Quand il est fatigué, il se rappelle la promesse de Jésus : « Car mon joug est doux, et mon fardeau léger » (Mt 11.30). Aleks maintient que Dieu lui inspire sa passion de servir sa collectivité, et il entend le faire à long terme.


Photos d’Audra Melton

Autres articles